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Chine: grève sans précédent chez un fournisseur d’Adidas et Nike

Une partie de l’usine de chaussures Yue Yuen, située à Dongguan au nord de Hong Kong, est à l’arrêt depuis le début de semaine. Les grévistes, qui pourraient être 30 000 ou 40 000, selon les sources, réclament la mise en conformité des cotisations sociales. 

Il pourrait s’agir de la plus vaste grève chinoise de ces dernières années, pour China Labor Watch. Le conflit ne porte pas sur les salaires, qui ont augmenté ces dernières années. Les ouvriers réclament principalement que leurs cotisations sociales soient basées sur leur salaire réel, et non plus sur le salaire minimal obligatoire. Une pratique qui les prive de la couverture médicale à laquelle ils devraient pouvoir prétendre. 

La direction se serait engagée à effectuer un rattrapage des versements d’ici la fin 2015. Aucun meneur n’ayant émergé, de peur des représailles, l’accord aurait été rejeté, selon des ouvriers. La presse locale garde en effet le silence sur les manifestations, et les rares informations et images circulent via les ONG et le réseau social chinois Weibo. China Right Watch indique que la police aurait déjà plusieurs fois chargé les manifestants.

Yue Yuen officie pour les marques Nike, Adidas, Puma, Reebook, Converse, New Balance, Timberland, Asics et autres. L’entreprise a généré l’an passé un chiffre d’affaires de 7,58 milliards de dollars, en progression de 4,1 %, ainsi que 430 millions de dollars de bénéfices.

Sourcing : des députés réclament un "Devoir de vigilance" pour les marques

Paris, 17 avr 2014 (AFP) - Trois députés de gauche ont demandé jeudi que le Parlement débatte rapidement d'une proposition de loi imposant "un devoir de vigilance" aux entreprises envers leurs filiales et sous-traitants, afin de prévenir les atteintes aux droits de l'Homme qu'elles pourraient commettre.

Sur les ruines du Rana Plaza. Photo: AFP.
Ces parlementaires, à l'origine de la proposition de loi déposée en novembre, ont lancé cet appel à l'occasion du premier anniversaire de l'effondrement, en avril 2013 de l'immeuble Rana Plaza au Bangladesh, qui avait provoqué la mort de 1.135 ouvriers du textile, forcés d'y travailler malgré la dangerosité du bâtiment.
Le texte déposé par les socialistes Philippe Noguès et Dominique Potier, et l'écologiste Danielle Auroi, présidente de la commission des Affaires européennes de l'Assemblée, pointe la responsabilité des grandes entreprises qui imposent des contraintes à leurs filiales et sous-traitants, sans se soucier des conséquences sociales ou environnementales.
La proposition de loi, écrivent dans un communiqué ses trois auteurs, "est désormais soutenue par les quatre groupes parlementaires de gauche à l'Assemblée nationale" (PS, EELV, PRG, FG): "Nous demandons qu'elle soit inscrite rapidement à l'ordre du jour du Parlement".
Les trois députés appellent "le gouvernement à prendre position en faveur de l'instauration en France d'un devoir de vigilance des maisons-mères et d'une mondialisation mieux régulée, et de défendre ces valeurs au niveau européen et international de la même manière qu'il a su le faire pour les travailleurs détachés".
Ils exhortent aussi "les entreprises françaises du textile et de la grande distribution ayant des partenaires commerciaux au Bangladesh à participer au fonds d'indemnisation des victimes du Rana Plaza au Bangladesh".
Quelque 300 personnes se sont réunies à leur initiative mercredi pour "une soirée d'échanges et de mobilisation" sur ce thème dans les locaux de l'Assemblée, indiquent-ils.

Bangladesh: inculpation pour meurtre requise contre le propriétaire du Rana Plaza


Photo : AFP
DACCA, 15 avr 2014 (AFP) - La police du Bangladesh a annoncé mardi qu'elle allait demander l'inculpation pour meurtre du propriétaire de l'immeuble de neuf étages qui s'était effondré en avril 2013, tuant 1 135 employés du textile en banlieue de Dacca.

Sohel Rana est l'une des 40 personnes dont la police va demander l'inculpation dans cette affaire, le pire accident industriel enregistré dans le pays, a annoncé l'enquêteur principal Bijoy Krishna Kar à l'AFP.
"Nous prévoyons de demander contre Sohel Rana et d'autres accusés l'inculpation pour meurtre", a dit Kar, précisant que ce chef d'accusation était passible de la peine de mort. Les chefs d'inculpation doivent être entérinés par la justice.
Rana avait été arrêté quelques jours après la catastrophe du 24 avril près de la frontière avec l'Inde, dans l'ouest du pays, alors qu'il tentait de fuir.
Rana, membre de l'Awami League au pouvoir au Bangladesh, était devenu l'ennemi public numéro un après l'effondrement de l'immeuble de neuf étages. Les survivants avaient raconté qu'il avait forcé des milliers d'employés à reprendre le travail quelques heures avant la catastrophe malgré les craintes des salariés ayant repéré des fissures sur les murs.
Le père de Rana, co-propriétaire de l'immeuble, et cinq dirigeants d'usines textiles opérant au sein de l'immeuble, sont aussi menacés d'inculpation pour avoir ignoré les mises en garde sur les fissures.
L'un d'eux est un Espagnol, David Mayor, qui n'était pas au Bangladesh au moment de l'accident et n'y est jamais revenu pour éviter une arrestation, a dit un autre enquêteur, Habibur Rahman.
Plusieurs marques européennes d'habillement faisaient confectionner des pièces au sein de l'immeuble, notamment Benetton, l'espagnol Mango et la chaine britannique Primark.
Le responsable de l'enquête a indiqué par ailleurs que les investigations étaient "pratiquement terminées".
"Nous voulions terminer notre travail avant le premier anniversaire de la tragédie le 24 avril mais même la rédaction des dossiers d'enquête s'avère une tache énorme", a dit Rahman à l'AFP.
"Nous espérons pouvoir requérir les chefs d'accusation d'ici le mois prochain", ajoute-t-il.
Selon les enquêteurs, des ingénieurs, des inspecteurs ayant donné le feu vert à l'utilisation de l'immeuble sans l'avoir inspecté et des cadres intermédiaires de l'usine seront aussi inculpés.
Quelque 900 à 1 000 personnes ont été interrogées, dont les survivants et des témoins de la catastrophe. Des "preuves irréfutables" prouvant "l'irresponsabilité et l'avidité" des propriétaires de l'immeuble et des ateliers ont été recueillies, selon eux.
Une vague d'inspections de 1 500 ateliers textiles financée par les chaines occidentales d'habillement a été récemment lancée pour essayer d'éviter de nouveaux drames et plusieurs usines ont été fermées depuis.
Le Bangladesh est le deuxième exportateur de vêtements au monde, fournissant notamment des grands noms tels que l'américain Walmart, le français Carrefour ou encore le suédois H&M.
Pilier de l'économie, le secteur représente 80% des exportations annuelles s'élevant à 27 milliards de dollars, et emploie quatre millions de personnes, en majorité des femmes.

Par Shafiqul ALAM

Bangladesh: de nouvelles usines textiles à risque fermées

DACCA, 09 avr 2014 (AFP) - Les autorités au Bangladesh ont ordonné la fermeture de quatre usines textiles et de deux autres partiellement après la mise en évidence par des équipes d'inspection de faiblesses structurelles dans les bâtiments, a indiqué mercredi un responsable gouvernemental.

La fermeture des ateliers au Bangladesh vise à éviter comme le drâme du Rana Plaza qui avait officiellement coûté la vie à 1 135 personnes le 24 avril 2013. Photo : AFP/MUNIR UZ ZAMAN

Cette décision s'inscrit dans la vague d'inspections de 1 500 ateliers textiles financée par les chaines occidentales d'habillement pour essayer d'éviter de nouveaux drames après l'effondrement de l'immeuble du Rana Plaza qui a tué 1 135 personnes le 24 avril 2013.
Quatre usines d'un complexe à plusieurs étages de la ville portuaire de Chittagong ont reçu l'ordre de fermer et deux étages de deux usines à Dacca ont également été fermés, a indiqué le responsable gouvernemental à l'AFP.
"Nous avons trouvé de graves défauts de structures dans l'immeuble de Chittagong. Il était trop dangereux donc nous avons fermé l'immeuble", a dit Syed Ahmed, chef du service des inspections d'usines.
Des ingénieurs embauchés dans le cadre de la campagne d'inspection financée par plus de 150 marques occidentales ont sonné l'alarme sur les risques encourus et ordonné l'évacuation des lieux en attendant un état des lieux par une commission gouvernementale, a-t-il précisé.
Trois usines de Dacca ont déjà été fermées en mars pour les mêmes raisons, laissant plus de 4 000 employés sans travail.
Le Bangladesh est le deuxième fabricant mondial d'habillement et ce secteur est crucial pour son économie.
L'incendie qui s'est déclenché en novembre 2012 dans l'usine Tazreen de Dacca faisant 111 morts a mis en lumière le manque de sécurité des installations. Moins de six mois plus tard, l'immeuble de neuf étages du Rana Plaza dans la banlieue de la capitale s'est effondré, faisant 1 135 morts, la pire catastrophe industrielle connue du pays.

Bangladesh: les ONG somment Benetton, Auchan et Carrefour de payer


Shila Begum, ouvrière textile rescapée du Rana Plaza - Photo: Peuples Solidaires
Alors que va débuter le dédommagement des victimes et familles de victimes de l’effondrement du Rana Plaza, les ONG somment Benetton, Auchan et Carrefour de participer aux frais.

Bientôt un an après l’effondrement de l’immeuble abritant plusieurs usines textiles, toutes les marques s’y étant fournies ne prennent en effet pas part aux indemnisations. L’émotion suscitée par le drame, qui a fait 1 138 morts et des milliers de blessés graves, avait été mondiale.

L’Organisation mondiale du travail (OMC) a mis en place un fonds d’indemnisation censé atteindre les 30 millions d’euros. A compter du 24 avril, les victimes et familles doivent recevoir un paiement de 450 euros environ (50 000 takas).

« L'unique frein à ce processus reste aujourd'hui le refus des marques telles que Benetton, Carrefour et Auchan de contribuer au fonds d'indemnisation » indique cependant un communiqué commun de Peuples Solidaires et du collectif Ethique sur l’Ethique.

« A ce jour, seules 10 marques ont confirmé avoir contribué au fonds, notamment Camaïeu, Mango, C&A et Inditex (Zara). Ces contributions permettent d'entamer le traitement des demandes d'indemnisation mais le montant disponible à ce jour demeure largement insuffisant ».

Un happening est organisé le 7 avril à 11h sur la place Sainte-Opportune (Paris 1er). Baptisé « Bangladesh, les vraies victimes de la mode », la manifestation se fera en présence d’une ouvrière bangladaise rescapée du drame, Shila Begum, et d’une représentante du syndicat local NGWF, Safia Parvin. L’objectif étant notamment de faire pression sur les entreprises ne prenant pas part au dédommagement.

« Ces entreprises font déjà preuve d'irresponsabilité dans leurs pratiques d'achat qui favorisent des conditions de travail indignes en bout de chaîne », pour Vanessa Gautier, chargée de mission à Peuples Solidaires. « Elles doivent prendre à présent leurs responsabilités et aider ces familles à reconstruire leur vie. Il n'est plus temps d'attendre ».

Pas moins de 80 % des exportations du Bangladesh concernaient l’an passé des produits de textile et d’habillement. Soit quelque 27 milliards de dollars de produits, issus de quelque 4 500 usines. Avec plus de 3 millions d’emplois, le secteur est un pilier de l’économie nationale.

Incendie d'une usine textile au Bangladesh: les propriétaires écroués

DACCA, 9 fév 2014 (AFP) - Les propriétaires d'une usine textile dont l'incendie en 2012 avait causé la mort de 111 personnes, mettant en lumière les conditions de travail déplorables dans les ateliers du pays, ont été écroués dimanche.




L'usine Tazreen de Dacca après l'incendie. Photo : AFP.

Delwar Hossain et sa femme Mahmuda Akter se son constitués prisonniers quelques six semaines après qu'un tribunal de Dacca eut délivré un mandat d'arrêt à leur encontre.
Ils ont été inculpés d'homicide involontaire par négligence. Au total, 13 personnes sont poursuivies dans cette affaire. Ils encourent la prison à vie.
"Le tribunal a rejeté dimanche leur demande de libération sous caution et les a envoyés en prison", a déclaré à l'AFP le procureur Anwarul Kabir.
L'incendie était survenu en novembre 2012 dans l'usine Tazreen, dans la banlieue de Dacca, où les ouvriers fabriquaient des vêtements pour l'américain Walmart, les magasins néerlandais C&A ou encore ENYCE, une marque détenue par le rappeur Sean "Diddy" Combs.
Les victimes, en majorité des femmes gagnant quelques dizaines de dollars par mois, ont été piégées par les fumées toxiques ou se sont défenestrées pour échapper aux flammes.
Selon le témoignage de survivants, les contremaîtres et les gardiens ont forcé les ouvriers à retourner à leur poste malgré l'épaisse fumée qui se dégageait du rez-de-chaussée d'où l'incendie s'est déclaré.
Cet incendie fut le plus meurtrier jamais survenu dans une usine textile au Bangladesh. Mais la catastrophe la plus terrible s'est produite quelques mois plus tard, lorsque s'est effondré en avril 2013 le Rana Plaza, un immeuble de neuf étages d'ateliers de confection près de Dacca, un accident qui a fait au moins 1 135 morts.
Le Bangladesh est le deuxième exportateur de vêtements au monde, fournissant notamment des grands noms tels que l'américain Walmart, le français Carrefour ou encore le suédois H&M.
Pilier de l'économie, le secteur représente 80% des exportations annuelles s'élevant à 27 milliards de dollars, et emploie quatre millions de personnes, en majorité des femmes.
Suite cette série de tragédies, une centaine de grands noms du textile occidentaux et le Bangladesh se sont mis d'accord fin novembre pour instaurer des normes de sécurité renforcées dans près de 3 500 usines, ouvrant la voie à une intensification des inspections.
Selon la police, l'inculpation des propriétaires et cadres de Tazreen est vraisemblablement une première pour le pays qui compte 4 500 usines textiles.

Nouveaux heurts entre la police et les manifestants au Cambodge

PHNOM PENH, 26 jan 2014 (AFP) - La police s'est heurtée violemment, dimanche à Phnom Penh, à des manifestants, dont des moines bouddhistes, qui réclament une augmentation des salaires pour les ouvriers du textile et la libération de 23 personnes arrêtées récemment.



Les affrontements entre police et manifestants se multiplient au Cambodge (comme ici fin décembre). Photo afp.com/Thomas Cristofoletti.

Quelque 200 manifestants 'des ouvriers du textiles, des syndicalistes, des personnes protestant contre la saisie de terres et plusieurs moines) tentaient de se réunir dans un parc de la capitale lorsqu'ils ont été stoppés par la police anti-émeutes, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Des heurts ont éclaté lorsque des manifestants ont essayé de passer de force à travers le barrage policier pour atteindre le parc de la Démocratie. La police a réagi avec des coups de matraque. Les protestataires ont répliqué par des jets de pierres et de bouteilles d'eau.
Au moins dix personnes des deux côtés ont été blessées, selon le militant Am Sam Ath, qui milite au sein du groupe de défense des droits de l'Homme Licadho.
"Ces heurts montrent que les autorités appliquent une politique de tolérance zéro", a-t-il dit à l'AFP.
Début janvier, la police avait ouvert le feu sur un rassemblement d'ouvriers du textile en grève pour réclamer de meilleurs salaires, tuant au moins quatre personnes.
Les autorités avaient alors interdit jusqu'à nouvel ordre toute nouvelle manifestation à Phnom Penh, dispersant des partisans de l'opposition qui occupaient depuis des semaines un parc de la ville pour réclamer de nouvelles élections.
L'opposition accuse le pouvoir d'avoir faussé les élections de 2013, qui avaient conforté une fois de plus le Premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis près de trente ans. Agé de 61 ans, il a déclaré vouloir rester à la tête du pays jusqu'à ses 74 ans.
Un organisateur de la manifestation dimanche a indiqué à la presse que les militants allaient maintenir la pression pour obtenir la libération des manifestants arrêtés au début du mois.
Les ouvriers du textile réclament un salaire mensuel minimal de 160 dollars, dans un secteur qui produit des vêtements pour de grandes marques occidentales, dont Gap, Nike ou H&M.

Recyclage textile: un 1er colloque organisé par le CETI

Le Centre européen des textiles innovants (CETI) organise les 5 et 6 février à Tourcoing le premier congrès dédié au recyclage textile. Un rendez-vous durant lequel s’exprimeront professionnels du secteur, scientifiques spécialisés et élus. 






Seront abordés la question des perspectives du textile recyclé, les différents procédés existants, les modes de collecte et de tri, les multiples applications possibles, et le rôle de ces matériaux durables dans la valorisation des produits.

Ce colloque est ouvert aux professionnels pour 180 euros par jour. Le programme des conférences et des ateliers est accessible sur le portail de la Vallée du Recyclage Textile.


Bangladesh: l’accord sur la sécurité industrielle finalisé

L’accord tripartite Fire and Building Safety, mis en chantier après les drames ayant touché l’industrie bangladaise, a été finalisé. Quelque 1 500 usines fournissant les géants de l’habillement seront passées au crible de ces nouveaux standards, proches de la législation bangladaise.




Entreprises signataires de l'accord Fire and Building Safety

Le bilan des inspections à venir sera rendu public via le site dédié BangladeshAccord. Le dispositif prend autant en compte la structure des bâtiments que leurs sécurités électrique et anti-incendie. Sans omettre "l’élément humain", avec la nomination de responsables de la sécurité, la mise en place de plans d’évacuations ou encore le maintien de la propreté des locaux.

Le Bangladesh est l'un des premiers fournisseurs mondiaux d'habillement après la Chine. Sur les neuf premiers mois de 2013, le pays a été le deuxième fournisseur de l'Europe avec 7,2 milliards d'euros de marchandises. Sur le premier semestre 2013/2014, clos fin décembre, les exportations ont bondi de 20 %.

Haïti dans l’attente d’un nouveau salaire minimal

Le 1er janvier devait marquer la mise en place d’un nouveau salaire minimal à Haïti. Mais pour l’heure, aucun changement n’est intervenu. Une situation délicate à l’heure où plusieurs ONG accusent les fournisseurs textile de ne pas appliquer le minimum déjà en place. 




Photo AFP

SumOfUS et Workers Rights Consortium accuse ainsi les entreprises locales de "vol de salaire", les travailleurs étant privés de 20 % à 34 % du salaire auquel ils ont légalement droit. Le rapport du second pointe même la "complicité tacite" de commanditaires américains, tels que Gap, Gildan, Hanes, Kohl’s, Levi’s, Russell, Target, VF ou encore Walmart.

Aujourd’hui, les ONG en appellent néanmoins aux marques pour pousser les fournisseurs à doper les salaires. Les drames marquants ayant touché l’industrie bangladaise ont en effet changé l’approche du problème ouvrier par les grands groupes, désireux de lisser leur image.

Le conflit entre la haute autorité haïtienne des salaires et les syndicats a mené à la grève dans de nombreuses usines de l’île à la fin de l’année 2013. Trois ans après le séisme qui a ravagé le pays, la peur de faire fuir les commanditaires étrangers est plus que jamais présente.

Depuis le drame, l’industrie locale de l’habillement cherche ainsi à diversifier ses commandes en tentant de séduire les groupes européens. Notamment grâce à un transport gratuit via les bateaux fournissant l’île mais repartant vide vers le Vieux Continent, et des frais de douanes réduits.

Le secteur haïtien du textile/habillement compte une vingtaine d’entreprises qui emploient 31 000 Haïtiens. L’ensemble génère un chiffre d’affaires de 800 millions de dollars, ainsi que 90 % des exportations du pays. Ce dernier est touché par un taux de chômage tutoyant les 40 %. Avec un salaire journalier minimum de 200 gourdes, reste à savoir quel compromis sera trouvé entre l’augmentation à 225 proposée par les autorités, et la hausse de 500 % réclamée par les syndicats.

Des produits toxiques dans des vêtements pour enfants

PEKIN, 14 jan 2014 (AFP) - Greenpeace a affirmé mardi à Pékin avoir détecté des substances chimiques dangereuses dans des vêtements pour enfants fabriqués par des grandes marques, parmi lesquelles Disney, Burberry ou Adidas. L'organisation de défense de l'environnement a expliqué dans un communiqué avoir soumis 82 articles de douze marques à des analyses, et avoir retrouvé chez chacune de ces enseignes des produits chimiques nocifs.





Parmi les marques ciblées par l'ONG figuraient également Nike, American Apparel, C&A et Gap. Les articles testés ont été fabriqués dans douze régions ou pays, et pour un tiers d'entre eux en Chine. "Les parents soucieux d'acheter à leurs enfants des vêtements qui ne contiennent pas de produits chimiques dangereux font face à un véritable cauchemar", a commenté Chih An Lee, de Greenpeace.
L'ONG a appelé la Chine, premier producteur textile et premier consommateur de produits chimiques du monde, à cesser d'utiliser des substances néfastes dans son industrie textile.
Ce n'est pas la première fois que Greenpeace met en cause de grands fabricants de vêtements. Ces deux dernières années l'ONG a publié plusieurs études montrant la présence de substances chimiques susceptibles de provoquer des cancers et des désordres hormonaux dans des produits de marques telles que Zara, Calvin Klein, Levi's et Li Ning.

Et en 2011, Greenpeace avait publié "Dirty Laundry" et "Dirty Laundry 2", deux rapports qui montraient comment les fournisseurs de grands groupes textiles empoisonnaient l'eau de certains fleuves chinois avec leurs rejets, ces substances chimiques se retrouvant également dans les fibres des produits vendus.

Indonésie : manifestation nationale pour des hausses de salaires

Les syndicats indonésiens annoncent que quelque 2 millions de travailleurs auraient débraillé à travers toute l’Indonésie les 30 et 31 octobre. L’objectif était de pousser le gouvernement à relever les salaires. Un certain nombre de gouverneurs locaux ont accédé à ces demandes, selon la presse asiatique.




Des grevistes ont sillonné Jakarta en deux roues le 31 octobre - AFP

Les grévistes exigeaient une hausse de 50 % de leurs salaires à compter de 2014. La mobilisation aurait touché à divers degrés les 22 provinces du pays. Le mouvement intervient après des événements similaires survenus l’an passé, et dans lesquels il faut notamment voir une conséquence des hausses de salaires décidées en Chine. Choix qui a suscité des revendications au niveau continental.

Selon la presse locale, une douzaine de gouverneurs locaux auraient consentis à augmenter en moyenne de 19 % les salaires dans leur juridiction. Le gouverneur de Jakarta, Joko Widodo, aurait été le premier à accepter une hausse de 11 %, portant le salaire ouvrier à 215 dollars (2,4 millions de roupies) à compter de janvier prochain. C’est dans la province de Soumatra que la plus forte augmentation aurait été promise, avec +45 % dès janvier.

Au 1er semestre 2013, l’Indonésie était le 11ème fournisseur de l’Union européenne en matière d’habillement, avec 610 millions d’euros de marchandise, en recul de 13 %. Le pays est en outre le 10ème fournisseur du vieux continent en textile.


Bangladesh : accord sur un salaire minimum de 68 dollars

DACCA, 13 nov 2013 (AFP) - Les producteurs de textile du Bangladesh ont accepté de verser un salaire minimum mensuel de 68 dollars pour les quatre millions d'ouvriers du secteur après plusieurs jours de manifestations qui avaient conduit à la fermeture de centaines d'usines, a-t-on appris de source officielle.




Photo: AFP.
L'accord est intervenu après une rencontre entre les producteurs de vêtements et le Premier ministre Sheikh Hasina mercredi soir. Cette dernière a alors "donné l'ordre" de mettre en oeuvre l'accord sur le salaire minimum recommandé par un groupe de travail ad hoc du gouvernement.
Ce groupe avait voté en faveur d'augmenter le salaire minimum de 3.000 taka à 5.300 taka (68 USD) dès ce mois après une série d'accidents dans des usines de vêtements mettant en lumière les mauvaises conditions de travail et les maigres salaires pratiqués dans des milliers d'usines travaillant pour les plus grandes marques du monde.
Les producteurs avaient traîné des pieds en affirmant que les détaillants dans les pays occidentaux refuseraient de payer plus cher la marchandise pour tenir compte de la hausse des salaires proposée au Bangladesh.
Le secrétaire d'Etat au Travail, Mikail Shipar a indiqué à l'AFP que "lors de la rencontre, le Premier ministre a donné l'ordre aux producteurs de mettre en oeuvre le nouveau salaire minimum de 5.300 taka (68 USD) à partir de décembre. Et ils ont accepté cette hausse du salaire."
Malgré cette hausse les ouvriers du textile au Bangladesh restent parmi les moins bien payés au monde.
Des dizaines de milliers d'ouvriers s'étaient heurtés à la police dans les grands centres de production textile dans le pays cette semaine alors qu'ils manifestaient pour obtenir un salaire minimum mensuel de 100 dollars.
Reaz-Bin Mahmood, vice-président de l'association des producteurs et exportateurs de vêtements du Bangladesh a dit qu'ils s'attendaient à ce que le ouvriers se remettent à travailler dans les usines après cet accord.
"Ce sera difficile pour un grand nombre d'entre nous d'augmenter les salaires si les détaillants occidentaux n'augmentent pas les prix pour les commandes passées avec nous de 10 à 15 %", a-t-il ajouté à l'AFP.
L'effondrement du complexe Rana Plaza abritant plusieurs ateliers de production en avril dernier et qui avait fait 1.135 morts avaient fait découvrir les piètres conditions de travail et salaire de misère des ouvriers du textile au Bangladesh.

Cambodge : une ouvrière textile tuée par balles lors d'une manifestation

PHNOM PENH, 12 nov 2013 (AFP) - Une femme a été tuée mardi au Cambodge lors d'une manifestation d'ouvriers du textile fournissant de grandes marques internationales qui a été réprimée à balles réelles par la police, ont dénoncé des ONG.
"Ma mère a reçu une balle en pleine poitrine alors qu'elle vendait du riz sur le bord de la route", a témoigné auprès de l'AFP sa fille, Vong Voleak, qui a assisté au drame.
La police a fait usage de tirs à balles réelles, ainsi que de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes, ont dénoncé des défenseurs des droits de l'Homme.
"La violence d'aujourd'hui et la mort d'une passante innocente est un nouvelle exemple de la brutalité policière", a dénoncé l'ONG respectée Licadho.
Le Cambodian Center for Human Rights a "fortement condamné la tournure violente prise par les évènements" et a appelé les autorités à enquêter sur cette mort.
Celles-ci ont confirmé la mort de la femme, sans souhaiter commenter l'usage de balles réelles. "La police va enquêter pour déterminer si la femme est morte d'un tir de balle réelle ou d'autre chose", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police militaire Kheng Tito.
Des témoins ont évoqué plusieurs blessés. Un journaliste de l'AFP a vu des policiers frapper des manifestants après leur interpellation, certains en sang.
La manifestation a dégénéré quand plusieurs centaines d'ouvriers de cette usine fournissant de grandes marques occidentales ont décidé de marcher sur la résidence du Premier ministre Hun Sen, en plein centre de la capitale Phnom Penh.
Des pierres ont été lancées par les manifestants sur la police, selon le porta-parole de la police militaire.
Plusieurs moines bouddhistes étaient venus gonfler les rangs des manifestants, qui réclament de meilleures conditions de travail.
Plusieurs centaines de policiers anti-émeutes avaient été déployés dans Phnom Penh pour cette manifestation organisé par les ouvriers de l'usine du groupe singapourien SL Garment Processing, qui fournit des marques comme Gap ou H&M.
Cet été, les ouvriers de l'usine avaient cessé de travailler après une visite d'inspection menée par un responsable flanqué de policiers armés, une mesure destinée à intimider les travailleurs, selon les syndicats. Et 4 000 d'entre eux avaient défilé.
Le secteur textile, crucial pour l'économie cambodgienne, emploie quelque 650 000 ouvriers, dont 400 000 pour des sociétés exportatrices.
Les manifestations se sont multipliées pour dénoncer les conditions de travail. Les syndicats se plaignent notamment d'évanouissements collectifs, attribués à la sous-alimentation et au surmenage.
Dans une étude publiée en juillet dernier, l'Organisation internationale du travail (OIT) soulignait que les conditions du travail des ouvriers cambodgiens s'étaient détériorées.
Le royaume a échoué à faire des progrès dans des secteurs clés comme la sécurité des ouvriers, la sécurité incendie et le travail des enfants, précisait l'organisation.

Bangladesh: les ouvriers du textile dans la rue pour leurs salaires

DACCA, 11 nov 2013 (AFP) - Des milliers d'ouvriers du textile sont descendus dans la rue au Bangladesh lundi pour réclamer à nouveau une hausse de leurs salaires, entraînant la fermeture d'une centaine d'usine, a annoncé la police.





Les manifestations se sont poursuivies mardi au Bangladesh. Photo: AFP.
Plusieurs centaines d'entre eux ont tenté d'attaquer des usines et des véhicules dans la zone industrielle d'Ashulia, près de la capitale Dacca, et les forces de l'ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour les repousser, a précisé à l'AFP un responsable de la police, Abdus Sattar.
Selon lui, près de 30.000 personnes ont manifesté pour réclamer une hausse de salaire.
"Les ouvriers manifestent pour obtenir un salaire minimum de 8.114 taka (100 dollars). Au moins 100 usines ont dû suspendre leur production pour la journée par crainte de nouvelles violences", a dit un autre responsable policier d'Ashulia, Badrul Alam.
Un groupe rassemblant industriels, gouvernement et syndicats a recommandé récemmment une hausse du salaire minimum à 5.300 taka par mois (67 dollars) contre 3.000 taka actuellement (38 dollars), une proposition inférieure aux demandes des manifestants.
L'association des fabricants et exportateurs textiles du Bangladesh, qui représentent 4.500 fabricants, a de son côté rejeté la proposition, la jugeant trop élevée, et demandé au gouvernement de ne pas l'appliquer.
Le gouvernement a promis d'augmenter les salaires des ouvriers du textile, en s'appuyant sur les recommandations du groupe, après des manifestations en septembre ayant rassemblé des dizaines de milliers d'ouvriers qui ont parfois dégénéré en affrontements avec la police.
Le Bangladesh est le deuxième exportateur de vêtements au monde. Pilier de l'économie nationale, le secteur, avec ses 4.500 usines, représente 80% des exportations annuelles, s'élevant à 27 milliards de dollars.
Les conditions de travail et de sécurité y sont encore très inférieures aux normes internationales et de graves accidents surviennent fréquemment.

A Wellington, un défilé de mode hors norme depuis 25 ans

WELLINGTON, 04 oct 2013 (AFP) - Wellington accueille depuis 25 ans un défilé de mode hors norme, où les mannequins présentent non pas des robes ou des pantalons, mais des "sculptures mobiles", costumes spectaculaires créés avec les tissus les plus précieux et les objets les plus banals.




La robe "Grazia Cadence" présentée durant le défilé - AFP

"C'est basé sur l'art, ce n'est pas un défilé de mode traditionnel", explique Suzie Moncrieff, qui a lancé cet événement devenu en 25 ans une institution dans le calendrier de la capitale néo-zélandaise.
"World of WearableArt" (le monde de l'art portable), qui se déroule chaque année sur deux semaines à l'automne, a pour mission de "décrocher l'art des murs et de le poser sur le corps humain", ajoute-t-elle.
Ces "tenues" ne sont pas des robes mais des sculptures mobiles, insiste Suzie Moncrieff. Les 158 modèles présentés cette année, œuvres de plusieurs costumiers ou artistes, défilent lors d'un spectacle de deux heures, auquel participent 2 000 figurants, plus "Cirque du soleil" que défilé haute couture.
La créatrice Gillian Saunders a récupéré des milliers d'étiquettes plastiques figurant sur les paquets de pain de mie pour créer trois mini-jupes multicolores en clin d’œil aux années 60.
Plus spectaculaire, une femme transformée en insecte géant, une robe salle-à-manger (où l'on reconnait du papier peint, un fauteuil en cuir et une pendule) et une autre à deux-têtes. La jupe d'un mannequin est un circuit de chemin de fer, où un petit train avance au gré des mouvements de la jeune femme.
Les participants à cette manifestation annuelle font ensuite carrière dans la mode mais plus souvent dans le secteur des costumes de spectacle, notamment pour le cinéma.

Bangladesh : les employés du textile refusent la hausse de salaire proposée

DACCA, 31 oct 2013 (AFP) - Les salariés du secteur textile au Bangladesh ont refusé jeudi la hausse proposée de 50% du salaire minimum, estimant qu'une telle hausse ne permettait pas de vivre décemment ni de suivre le rythme de l'inflation. Représentants du gouvernement, de fabricants de textile et de dirigeants syndicaux ne sont pas parvenus à trouver un accord sur le salaire minimal de quatre millions d'employés, faisant craindre de nouvelles grèves et manifestations d'ampleur.




Manifestation au Bangladesgh, photo: AFP.

Un dirigeant syndical, Islam Rony, a déclaré que les syndicats avaient jugé trop basse la proposition des industriels de payer 4.500 taka (52,65 USD) par mois, dont une indemnité alimentaire, contre un précédent salaire minimum de 3.000 taka (38 USD) en 2010. "Nous ne pouvons l'accepter. Ce n'est absolument pas conforme à nos demandes", a-t-il dit à l'issue de trois heures de réunion.

Le gouvernement a promis d'augmenter le salaire minimum, en s'appuyant sur les recommandations de ce groupe tripartite après que des milliers d'ouvriers du textile se sont mis en grève en septembre pour voir leur paie relevée, mettant le feu à des usines et se heurtant à la police. Les syndicats demandent un salaire minimum de 8.114 taka (102 USD). Le représentant des industriels, Arshad Jamal Dipu a indiqué que le secteur était prêt à appliquer sa proposition de hausse au 1er novembre, qualifiant les revendications syndicales d'"irréalistes".
Les représentants des différents parties vont se retrouver la semaine prochaine, le président de ce groupe de négociation ayant demandé à syndicats et industriels de reconsidérer leurs positions. "Ils nous ont assuré qu'ils reviendraient avec une proposition positive d'ici le 4 novembre", a dit A.K. Roy aux journalistes.
Le Bangladesh est le deuxième exportateur de vêtements au monde. Pilier de l'économie nationale, le secteur, avec ses 4.500 usines, représente 80% des exportations annuelles, s'élevant à 27 milliards de dollars. Les conditions de travail et de sécurité y sont encore très en deçà des normes internationales et de graves accidents surviennent fréquemment.

Bangladesh : des employés séquestrent leur chef pour une prime

Les employés d'une usine de vêtements au Bangladesh ont séquestré pendant 18 heures leur chef d'entreprise avant de le libérer lundi, après avoir obtenu le versement d'une prime représentant au total cinq millions de takas (47.000 euros).




Une travailleuse de l'industrie du textile au Bangladesh. Photo : AFP/MUNIR UZ ZAMAN.

Il s'agit de la première action de ce type depuis le lancement de manifestations en faveur d'un relèvement à 100 dollars (75 euros) du salaire mensuel minimum, actuellement de 38 dollars, la moitié de ce qui se pratique au Cambodge.

Un responsable syndical de la Fédération nationale des travailleurs du vêtement a salué un "développement positif" qui, dit-il, a permis aux employés de l'usine Tuba d'atteindre "pacifiquement" leur objectif de recevoir une prime à laquelle le chef d'entreprise s'était engagé à l'occasion de la fête musulmane de l'Aïd al Adha.

Le textile, secteur clé de l'économie du Bangladesh, représente 20 milliards de dollars et approvisionne de nombreuses marques vestimentaires occidentales.


Coton : Etats-Unis et Australie lancent une campagne de sensibilisation

Les Etats-Unis et l’Australie lancent simultanément un programme de sensibilisation destiné aux marques, détaillants et fabricants, afin de promouvoir la responsabilité et la transparence sur le marché du coton.





« Cotton Leads est conçu pour aider les entreprises tout au long de la chaîne d'approvisionnement du coton, avec comme objectif le développement durable», résume Berrye Worsham, Pdg de l'organisation américaine Cotton Incorporated. « Les marques de vêtements, les détaillants et les fabricants ont besoin de grands volumes et d’un approvisionnement fiable en fibres produites de façon responsable, ainsi que de preuves que ces productions sont responsables. Grâce à Cotton Leads, nous démontrons que le coton cultivé aux États-Unis et en Australie peut aider à répondre à ces exigences».

Baptisé Cotton Leads, le programme ne suit pas le schéma de la sensibilisation ferme par ferme développé ces derniers années dans les deux pays. L’objectif n’en est pas moins identique : renforcer la part du coton cultivé de manière responsable dans les productions nationales. Les Etats-Unis et l’Australie génèrent à eux deux 17 % de la production mondiale de coton.


Textile en Asie: actions de sensibilisation à travers l'Europe

LA HAYE, 21 oct 2013 (AFP) - L'organisation "Campagne Vêtements propres" a annoncé lundi une semaine d'actions à travers l'Europe en vue de sensibiliser aux conditions de travail des ouvriers de l'industrie textile, principalement en Asie.




Campagne de Clean Clothes Campaign.

Cette semaine d'actions, de lundi à dimanche, intervient six mois exactement après l'effondrement le 24 avril du Rana Plaza, immeuble de neuf étages d'ateliers de confection dans la banlieue de Dacca, au Bangladesh, qui avait fait 1 129 morts.
Les actions, dans 15 pays d'Europe, incluent notamment des conférences, des projections de film et des activités de sensibilisation en rue auprès du public.
"Six mois après le plus important accident dans l'histoire de l'industrie textile, des millions de travailleurs continuent à n'avoir d'autre choix que de risquer leurs vies pour se permettre une vie décente", a assuré "Campagne Vêtements propres" (Clean Clothes Campaign) dans un communiqué.
L'organisation, basée aux Pays-Bas, rassemble des ONG et des syndicats professionnels de l'industrie textile dans 15 pays d'Europe.
La semaine d'actions, qui servira à lancer une campagne plus longue, sera axée sur les salaires extrêmement bas alloués aux travailleurs, principalement en Asie.
L'organisation appelle les sociétés textiles ainsi que les gouvernements européens et gouvernements des pays où sont produits les textiles à prendre des mesures pour que les travailleurs aient un salaire leur permettant de vivre décemment.
Plus de 15 millions de personnes travaillent dans l'industrie textile en Asie, région qui produit 60% du textile mondial, selon Campagne Vêtements propres.

Travail des enfants: le textile/habillement toujours concerné

Une trentaine de pays sont pointés du doigt pour le recours au travail des enfants dans l’industrie du coton, du textile, du cuir et de l’habillement. Une fois de plus, l'Ouzbékistan est particulièrement épinglé pour sa politique de récolte du coton, pour laquelle les écoliers sont réquisitionnés. 



 
Campagne Redflag de l'OMT contre le travail des enfants, avec le comédien Tim Roth

La culture du coton reste l’un des principaux domaines du secteur textile à faire travailler et ce largement des enfants. Argentine, Azerbaïdjan, Brésil, Mali, Paraguay, Turquie et Zambie y auraient ainsi recours. Tout comme d’autres pays qui y ajoutent le travail forcé: Mali, Bénin, Burkina Faso, Chine, Inde, Kazakhstan, Pakistan, Tadjikistan, Turkménistan et Ouzbékistan.

Pour le textile, le Bangladesh, la Chine, l’Ethiopie, l’Inde et le Népal se voient ainsi reprocher leur recours au travail infantile, tandis que la Corée du nord aurait recours aux travaux forcés. Du côté de l’industrie du cuir, seuls le Bangladesh, l’Inde et le Pakistan sont cités. Quant au marché de la chaussure, son usage des enfants touche (encore une fois) le Bangladesh, le Brésil, l’Inde, l’Indonésie et la Chine.

Qu’il s’agisse du textile et du cuir, à l’usage du travail d’enfant s’ajoute la mise en danger de la santé de ces derniers. Les protections contre les agents chimiques sont en effet souvent inexistantes. Même si bien d’autres secteurs sont concernés, le textile n’est pas un parent faible pour les 168 millions d’enfants contraints de travailler, soit 11 % de la population infantile mondiale.

"Nous allons dans la bonne direction", indique avec un optimisme prudent l’Organisation mondiale du travail. "Depuis 2000, il y a pratiquement 78 millions d’enfants travailleurs de moins à la fin de cette période qu’à son début, ce qui représente une diminution de presque un tiers. La diminution du travail des enfants chez les filles a été particulièrement marquée: au cours de cette période 2000/2012, il y a eu une réduction de 40 % du nombre d’enfants travailleurs chez les filles, alors que la réduction n’a été que de 25 % chez les garçons".

VF Corp : une liste de substances interdites aux fournisseurs

Le groupe américain d'habillement élabore actuellement une liste de produits chimiques dont l'utilisation sera bannie du processus de production de ses fournisseurs. VF Corp entend contrôler par la suite les produits finis afin de s'assurer de leur conformité. 




Adidas, Greenpeace, Nike
En Chine, 70% des cours d'eau sont pollués, selon Greenpeace.
C'est Peter Higgins, responsable supply chain sustainability and business value du groupe, qui en a fait l'annonce lors de la conférence Planet Textile. Rendez-vous voisin du salon Intertextile à Shanghai, et durant lequel responsables de groupe et représentants d'ONG on présenté aux professionnels leurs initiatives respectives.

"Pourquoi ne pas changer d'approche" a ainsi lancé Peter Higgins, prenant à contrepied nombre d'initiatives consistant à sélectionner ses fournisseurs en fonction du caractère durable de leur production. "Publions une liste des produits à ne pas utiliser, et vérifions ensuite la conformité des pièces livrées. Le tout en apportant l'aide nécessaire à nos fournisseurs pour qu'il devienne en mesure de répondre à ces attentes".

Si la liste de produits bannis n'aurait pour l'heure pas été constituée, le responsable de VF Corp y voit la clef d'une meilleure incitation à l'amélioration des productions. L'enjeu est de taille pour VF Corp. L'entreprise fait en effet produire 486 millions de produits à l'année au travers de ses très nombreuses marques. Parmi lesquelles Vans, The North Face, Timberland, Wrangler, Nautica, ou encore Kipling, Napapijri et Jan Sport".

Une annonce néanmoins tempéré par un autre intervenant de la conférence. Senior vice-président en charge du Quality Management & Sustainability d'Esprit, Charles Dickinson était en effet venu représenté le Zero Discharge Roadmap Group. Initiative visant à éliminer tout rejet de produits polluants dans la nature, et à laquelle prennent notamment part Inditex, Gap Inc, H&M, Nike, Adidas, C&A, Limited Brand ou encore Marks&Spencer.

Un objectif "zéro" qui ne doit pas exclure pour le représentant d'Esprit. "Nous utilisons beaucoup de produits: c'est un fait. Nous devons agir : c'en est un autre" explique ainsi Charles Dickinson. "Mais il est complexe de demander aux fournisseurs de cesser tout usage ou rejet de produits chimiques du jour au lendemain. Ils sont habitués à ce système, autour duquel ils se sont construits. Donc même si l'objectif est "zéro", nous devons d'abord leur proposer une alternative".

Toujours est-il que ces différentes initiatives ont un coût. Un prix qui, commercialement, pourra difficilement être répercuté au consommateur final. "Les clients ne paieront pas plus cher pour un produit durable" pour Peter Higgins. "Seul un faible pourcentage des consommateurs y consentira". Quant à la question du contrôle réel des usages des fournisseur, elle continuera de se heurter au problème difficilement quantifiable de la délocalisation sauvage. Écueil où ce sont les gouvernements qui sont appelés à la rescousse.

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